Retrouvez les nouvelles conférences d'Histoire de l'art de la saison 2025/2026 avec Alexanrde Bakker - Historien de l'art.
Les jeudis à 19h15 - Entrée libre
Jeudi 25 septembre : Oliver BEER – Écouter les formes, révéler l’invisible
Privilégiant le médium du son, le travail pluridisciplinaire du jeune plasticien anglais Oliver Beer (né en 1985), récemment exposé à la Biennale de Lyon (2024) et au Palais de Tokyo (avril 2024-juillet 2025), s’inscrit dans le cadre d’une écologie globale, où l’art aurait pour principale fonction d’élargir la conscience et de nous mettre à l’unisson de l'univers, via l’utilisation d’outils technologiques et d'une proximité avec la science. Naviguant entre la pluralité des cultures, le souci de l’immémorial et la sensibilité aux phénomènes naturels, sa démarche conjugue une approche résolument conceptuelle et une attention fine à la réceptivité du spectateur–auditeur, pour révéler les résonances enfouies du monde matériel. Dans le cadre des semaines européennes du développement durable
Jeudi 30 octobre : Julien Beneyton – Figurer la société
Julien Beneyton (né en 1977) s’inscrit dans une tradition de peinture réaliste engagée, tout en lui donnant une tonalité résolument contemporaine, ouverte à l'esthétique de rue. Loin de toute ironie ou satire, il documente à travers des portraits à la fois précis et empathiques, non dénués de poésie, les marges urbaines et sociales de notre temps, interrogeant ainsi la visibilité de corps et de cultures souvent absents des représentations dominantes. Cette conférence sera l'occasion de confronter son travail avec deux mouvements plus anciens, dont Julien Beneyton se rapproche sans s'identifier : l'hyperréalisme et la Figuration narrative. La conférence sera suivie d'une déambulation commentée parmi les œuvres de Julien Beneyton exposées à l'espace Julio Gonzalez.
Jeudi 20 novembre : Luc Delahaye – Voir l'Histoire
À l’occasion de sa rétrospective au Jeu de Paume (10 octobre 2025 – 11 janvier 2026) – la première depuis celle de la Maison Rouge en 2006 – cette conférence revient sur le parcours artistique singulier de Luc Delahaye (né en 1962), un temps photoreporter de guerre dans les années 1990 et membre de l'agence Magnum, dont la pratique exigeante mêle l’esthétique du grand format à la rigueur du reportage. Entre photojournalisme et art contemporain, il invente une manière de “voir l’Histoire” dans sa violence et sa complexité, sans jamais sacrifier la puissance formelle.
Jeudi 29 janvier : Philip Guston – La peinture face au réel
Géant de la peinture américaine du 20e siècle, Philip Guston (1913-1980) a bouleversé la doxa du modernisme pictural en reniant tardivement, dans les années 1970, une belle trajectoire d'expressionniste abstrait au profit d'une figuration radicale teintée d’humour noir et de satire politique. Proche de Kafka comme de son ami Philip Roth, son mauvais goût apparent, teintée de mélancolie rageuse, et son imagerie empruntée à la bande dessinée influenceront toute une jeune génération de peintres. Récemment encore, les malentendus entourant ses personnages encapuchonnés à la Ku-Klux-Klan provoqueront le report en 2021, en pleine période de manifestations Black Lives Matter, d'une grande rétrospective prévue aux Etats-Unis et à la Tate Modern. La conférence se proposera de retracer ce parcours de peintre renégat, en contrepoint de l'exposition « Philip Guston, l'ironie de l'Histoire » qui se tient concomitamment au Musée Picasso (10 octobre 2025 – 1er mars 2026).
Jeudi 5 mars : Deborah Turbeville – L’ombre et la féminité
L'oeuvre de Deborah Turbeville (1932-2013), que l'on commence enfin à redécouvrir, a profondément renouvelé la photographie de mode dans les années 1970, en y introduisant une dimension narrative, introspective et poétique, à rebours de l’esthétique glamour dominante et de la sexualisation des corps de mannequins. Déjouant les stéréotypes, ses images floues, érodées, presque spectrales, mettent en scène en des lieux solitaires et délabrés, comme extraits d'un film muet, d'étranges figures féminines qui résistent au regard. En subvertissant les représentations normatives de la beauté et de la féminité, elle inscrit son travail dans une démarche artistique où la fiction, la mélancolie et la subjectivité deviennent les véritables sujets de l’image. Dans le cadre du mois de l'égalité.
Jeudi 28 mai : Promenade artistique dans Arcueil
Le temps d’une promenade à travers la ville d’Arcueil, cette visite invite à découvrir les rues et les ateliers où séjournèrent plusieurs artistes modernes et contemporains, de Julio González et Victor Vasarely à Jean-Pierre Pincemin, Claude Viseux ou Herman Braun-Vega, ainsi que de nombreux artistes actuels. Manière de reconnecter l'espace urbain avec une mémoire invisible mais vive, faite d'échanges féconds et de démarches singulières, et d'évoquer la diversité des enjeux, des pratiques et des parcours au cours d'un siècle d'art vivant.
