De l’intime à l’universel, l’art pour accepter l’exil. Une pièce palestinienne à succès, adaptée pour la première fois en français, va se jouer à l’espace Jean Vilar qui accueille cette création : le récit de la vie du poète palestinien Taha Muhammad Ali (1931-2011).
Nous sommes face à un homme seul.
Son monologue puissant renoue avec la dimension orientale du conte.
Taha nous transporte chez lui, en Palestine, en Galilée, dans un petit bout de terre. Le décor scénique est presque nu. Fidèle à la tradition poétique arabe, la musique, créée pour la pièce, emplit l’espace scénique et ponctue le récit. La poésie de Taha Muhammad Ali, interprétée en arabe et en français par le comédien, nourrit le récit, et nous chante, au fil des mots, le rapport du poète à sa terre.
Amer Hlehel, acteur de théâtre et de cinéma, est un dramaturge palestinien engagé dans la défense de la culture arabe. Il rencontre pour la première fois le poète Taha Muhammad Ali en 2001. Son envie de travailler sa poésie pour la scène est ancienne et tenace.
En 2011, à la mort du poète, Amer Hlehel entame des recherches sur Taha, rencontre sa famille, et commence un travail d’écriture qui l’occupe pendant deux ans, jusqu’à la création de la pièce.
Elle est jouée en arabe pour la première fois à Haïfa au théâtre Al-Midane le 7 mai 2014. Le succès est immédiat, un succès spontané, populaire, qui a ensuite porté le texte pendant quatre ans à travers tout le pays, de Jérusalem aux plus petits villages de Galilée.
La version anglaise de Taha - écrite et mise en scène par Amir Nizar Zuabi - voit vite le jour, et la première a lieu à Washington DC en 2017. S’ensuit une tournée internationale.
En octobre 2018, Sylvain Machac assiste à la représentation de la pièce au Théâtre National Palestinien de Jérusalem et rencontre son auteur, Amer Hlehel. La force du texte, la capacité du personnage à lutter contre les vents contraires de la vie vibrent en lui. Quelque temps plus tard, Amer donne toute sa confiance à Sylvain en lui cédant les droits exclusifs de représenter Taha en français pour une durée de 6 ans.
« Cette pièce nous questionne sur le fait d’être étranger dans son pays, sur l’exil, le départ, l’abandon et la résilience, mais surtout sur cette force agissante qu’est l’espoir » - Sylvain Machac.
La vie du poète palestinien Taha Muhammad Ali est le symbole d’une Palestine perdue et reconquise par les mots.
Taha est un poète. Il raconte son parcours. Enfant né à Saffouriya, il a appris à gagner sa vie dans une famille modeste. Taha a dix-sept ans en 1948. L’ Etat d’Israël est né. La guerre et ses bombes s’abattent sur lui, c’est l’exode. Il fuit, il perd tout.
Taha reviendra pourtant sur ses pas, un an plus tard, dans un pays qui n’est plus le sien. Il s’y fait une humble place, ouvre une boutique de souvenirs à Nazareth, et commence à écrire.
Sans haine, Taha, le monde ne voulait pas de moi raconte l’histoire d’une résilience, celle d’un jeune Palestinien brisé qui se relève grâce à la littérature et qui parvient à étouffer son désir de vengeance dans la beauté de la poésie.
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D’après Taha de Amer Hlehel
Traduction : Najla Nakhlé Cerruti
Adaptation : Astrid Charbrat-Kajdan et Sylvain Machac
Taha : Sylvain Machac
Musique originale et interprétation : Ramzi Aburedwan
Mise en scène : Sylvain Machac
Création lumières : Phillipe Bernard
Dramaturgie : Astrid Charbrat-Kajdan
Scénographie : Sylvain Machac
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Théâtre
Taha, le monde ne voulait pas de moi
Compagnie Arum
Vendredi 11 mars à 20h30
Espace Jean Vilar, 1 rue Paul Signac
Tarifs : plein 14€ réduit 8€- Durée : 1h20
Réservations au 01 41 24 25 55 ou jeanvilar-accueil@mairie-arcueil.fr
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