Fin 2019, deux portraits sont apparus sur la façade de l’espace municipal Jean Vilar. Mais qui sont-ils ?
Le portrait de Jean Vilar par C215 |
A gauche, on trouve une personnalité emblématique du spectacle vivant : Jean Vilar (1912-1971).
Grand comédien de théâtre, acteur de cinéma et metteur en scène, il est à l'origine du Festival d'Avignon qu'il créé en 1947 et qu’il dirige jusqu’à sa mort. De 1951 à 1963, il prend la direction du Théâtre National Populaire avec pour objectif de faire vivre « un théâtre accessible à tous ». Son grand ami et collègue, le metteur en scène Antoine Vitez, parle même « d’élitisme populaire » pour décrire le théâtre qu'ils défendent.
En 1972, à son inauguration, l’équipement culturel arcueillais prend le nom de cette grande figure de la culture française pour lui rendre hommage. La salle « Jean Vilar », destinée au cinéma Art et Essai, est née. Sur ce portrait, on le voit drapé et portant une couronne, en hommage à sa célèbre interprétation en roi britannique dans la pièce La tragédie du roi Richard II de William Shakespeare.
Le portrait d'Agnès Varda par C215 |
Photographe et plasticienne, elle est révélée en tant que réalisatrice au début des années 60 pour son film Cléo de 5 à 7, une époque où la profession ne comptait quasiment aucune femme.
En 1948, Agnès Varda rencontre Jean Vilar par l'intermédiaire de sa femme Andrée. Elle fait partie de l'aventure du TNP et son talent est mis à contribution pour réaliser des photos des spectacles et devenir « l’imagière officielle du festival ».
Elle a vécu de nombreuses années avec le cinéaste Jacques Demy, connu principalement pour ses films musicaux : Les Parapluies de Cherbourg, Les Demoiselles de Rochefort ou encore Peau d'âne. Tous deux appartiennent à « La nouvelle Vague », mouvement cinématographique français phare des années 50 et 60. « Mamita-punk », comme la surnomme ses petits-enfants à cause de coupe au bol bicolore, est distinguée par la Grande croix de l’ordre national du mérite en 2013 et est nommée grande officière de la légion d’honneur en 2017.
En 2010, elle vient présenter son film documentaire Les glaneurs et la glaneuse à l’espace municipal Jean Vilar. Elle y décrit les pratiques du glanage et du grappillage dans les champs à la campagne ; mais aussi en ville, dans les poubelles de supermarchés et lors de dépôt d’objets encombrants avant leur collecte. Succès à sa sortie, une suite verra le jour : Deux ans après.
C215, un représentant majeur du street art et du travail au pochoir.
Ces deux réalisations signées par C215 s’inscrivent dans l’initiative « Chasse à l’art » portée par le pôle Développement culturel et vie associative de la municipalité, dans le cadre des Journées européennes du patrimoine 2019 et juste avant le vernissage de l'exposition Recueil de l’artiste val-de-marnais à la galerie Julio Gonzalez. A l'aide d'un plan, habitants et curieux étaient invités à jouer les détectives pour retrouver dans la ville 15 portraits (8 féminins et 7 masculins) en notant le nom des personnalités représentées et leur localisation. Né en 1973 à Bondy, C215 alias Christian Guémy vit et travaille à Vitry-sur-Seine. Son travail en tant que street-artist et pochoiriste, débuté en 2005, le place aujourd'hui comme un représentant majeur de cette scène artistique. Parmi ses sujets de prédilection : l'enfance, les laissés-pour-compte, les anonymes, les amoureux mais aussi les animaux, particulièrement présents dans ses tableaux urbains. Son style va de la bichromie aux compositions plus colorées. Fervent admirateur du Caravage, il veut mettre de la poésie et de l'émotion au cœur des villes désincarnées. Armé de son matériel, l'artiste explique sa démarche : « Le pochoir est le meilleur moyen d'obtenir l'esthétique que je veux ». Il procède ensuite aux finitions à l'aide d'un pinceau.
Carte des personnalités dans la ville à télécharger ICI
Commentaires
Enregistrer un commentaire